Voici la deuxième partie de mon septième voyage en Écosse (ce qu’il est passé avant est ici !). Après une semaine passée dans les Cairngorms, j’ai pris la route du Nord, sans quelques arrêts en chemin…
A LA DECOUVERTE DE BLACK ISLE
A l’issue de ma semaine dans les Cairngorms, je devais à l’origine faire une courte pause à Inverness avant de filer vers le Nord-Ouest. L’Easter Ross, je n’avais pas vraiment prévu de m’y arrêter. J’avoue que le nom même de Black Isle m’était inconnu jusqu’à ce que, faisant un stop dans un visitor centre un peu avant d’arriver à Inverness, je ne tombe sur un prospectus qui attire mon attention…
Comme son nom ne l’indique pas, Black Isle est une péninsule située à quelques kilomètres au Nord d’Inverness et dont on peut aisément faire le tour en une journée. Des paysages côtiers, agricoles et de la forêt, Black Isle apparaît comme reposante face aux tourmentés Highlands, dont on perçoit les (pas si lointains) sommets ci-et-là.
Phare de Chanonry Point. Je vais passer plusieurs heures à Chanonry Point, avec pas mal d’autres personnes, à attendre des dauphins que je ne verrai pas ! Le site est l’un des plus réputés d’Europe pour l’observation du Grand Dauphin, qui vient y pêcher à la faveur de la marée montante.
Le village portuaire de Cromarty a conservé de nombreux témoins architecturaux des 18e et 19e siècles tant en matière d’architecture vernaculaire (cottages et petites maisons de bourg) que d’édifices plus monumentaux (palais de justice – aujourd’hui un musée sur l’histoire de Cromarty – école…). C’est très agréable de flâner dans ce petit bourg au hasard de ses petites rues. Au centre de la vie historique, l’enfant du village, le tailleur de pierre, écrivain et géologue autodidacte Hugh Miller (1802-1856). Un musée, installé dans son ancienne maison, lui est dédié.
DE RETOUR DANS LES NORTHERN HIGHLANDS
Inverpolly, Assynt, Coigach, Sutherland… tant de mots, de « découpages » naturels ou de divisions administratives renvoyant à une réalité géographique commune : le Nord Ouest des Highlands. Tant de désignations qui pourraient être réunies en un seul qualificatif : splendide. Cette partie de l’Écosse dégage une puissance que seule égale sa beauté vertigineuse.
De grandes étendues tourbeuses, perpétuellement gorgées d’eau et découpées par des lochs innombrables, émergent des montagnes aux formes étonnantes. Le temps et les éléments ont imprimé (et continuent de le faire) leur patte sur ce secteur à la géologie complexe. Vous l’aurez compris, ces lieux me fascinent !
Revenir du côté Ouest de l’Écosse, c’est chercher les ennuis : la météo y est beaucoup moins stable qu’à l’Est ! Peu importe. Bien que mon programme se résume à une chose – randonner au milieu de nulle part – je m’adapterai à la pluie. Ces paysages là se méritent et sont par ailleurs tout aussi captivants sous un ciel menaçant que par un grand soleil.
S’il est un endroit où l’on peut se perdre aisément – dans le bon sens du terme – c’est le Nord de l’Écosse. En voiture, sur les petites routes à passing-places, mais aussi et surtout à pied, sur les chemins ou là où vous sentez le vent vous mener (comme partout en Écosse il est possible, en respectant les lieux et sauf mention contraire, de circuler hors des sentiers battus – voir pour cela le Outdoor Access Code), ces terres se découvrent par le mouvement et la déambulation. Lentement.
Attention tout de même à être bien chaussés, même en hauteur vous risquez de patauger dans la boue !
Troisième jour sur place… Pour la première fois je vois le sommet de Cul Mor. Cette fois-ci, il ne va pas m’échapper ! Quelques heures d’ascension et un chemin qui n’est pas toujours bien matérialisé mais cela vaut vraiment le coup, c’est une de mes plus belles balades en montagne. Cette montagne possède plusieurs sommets qui offrent tous des vues différentes sur les environs. J’ai passé bien une demi-journée à les explorer et à déambuler sur les crêtes, ainsi qu’à scotcher sur les paysages que j’avais sous les yeux, confortablement assise sur des rochers calcaires ou gréseux. Le temps aidant, j’ai eu des vues presqu’infinies sur les lochs, les montagnes et la rencontre chaotique des terres et de la mer. Cette montagne est une pépite !