L’heure du départ est arrivée… Je quitte demain la France en direction de Glasgow. Alors il est temps pour moi de débuter le récit de mon expatriation, de ma nouvelle vie, ma nouvelle aventure ! J’attends ce jour depuis que je suis revenue de mon long voyage il y a maintenant un mois et mon impatience n’a fait que s’accroître durant ces derniers jours. Un article un peu différent des précédents donc, puisqu’il ne traite pas de découvertes passées mais de celles à venir…
« Un beau jour que j’allais aller… aller à l’école,
une idée bizarre me suivait comme un pot de colle… »
Debout sur le Zinc/Ogres de Barback – Poil aux Yeux
POURQUOI M’EXPATRIER ?
Partir. L’idée me trotte dans la tête depuis bien des années maintenant. Elle a murit, s’est affinée et affirmée. Elle m’a progressivement envahie pour ne me laisser d’autre choix que de l’écouter, quand bien même elle est (selon certains) déraisonnable, quand bien même cela me demande de recommencer – avec quelques handicaps – tout ce que j’ai construit en France année après année.
Je ne suis jamais restée bien longtemps au même endroit, même dans l’Hexagone. L’envie de voir autre chose, couplée à une insatisfaction incompréhensible mais prégnante. Jamais je ne me suis sentie chez moi. Je pourrais continuer à chercher, arpenter les régions de France. J’ai toujours aimé les Alpes et leurs sommets insaisissables, été attirée par la Bretagne aux tempêtes indomptables.
Ce n’est pas un rejet. J’aime le pays dans lequel je suis née, j’en connais les qualités et les beautés ; j’en aime la culture, me revendique (indigne) héritière des Lumières et aime manier nos mots. Mais rien à y faire, aucun projet de vie en France ne me fait plus vibrer.
L’ÉCOSSE ET MOI…
Il est des choses qui ne s’expliquent pas, et mon amour pour l’Écosse est de celles-ci !
D’aussi loin que je me souvienne, comme on dit… d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été attirée par l’Écosse. J’ai dû voir des images, entendre des contes. Je ne sais plus bien. Je ne nie pas avoir probablement été bercée par cette vision romantique remplie de châteaux perdus au milieu de grandes terres sauvages, le tout empreint d’un mysticisme certain, par l’histoire houleuse des Highlands. Et puis j’entrais dans l’adolescence quand Braveheart est sorti au cinéma…
Mon premier voyage au-delà du Mur d’Adrien, loin de me rassasier, ne va qu’amplifier les dégâts ! Je découvre un pays qui fait bien plus que répondre à toutes mes attentes. Oui l’Écosse est belle et chargée d’histoire, mais elle est aussi vivante et profondément ancrée dans le monde d’aujourd’hui. Et surtout, pour la première fois, j’ai cette sensation – nouvelle pour moi – que je suis exactement là où je dois être. C’est une évidence.
Mon retour en France sera très dur après ce premier voyage. Il le sera après chacun de ceux qui suivront. Je sais que l’Écosse n’est pas seulement pour moi un lieu de passage mais bien un lieu de vie.
GLASGOW
Quand j’annonce autour de moi que j’ai pour projet de partir vivre en Écosse, c’est Édimbourg qui vient dans toutes les lèvres. Je m’entends dire que la capitale du Pays des Scots est magnifique, riche d’un patrimoine architectural exceptionnel et que j’ai bien raison !
Oui, Édimbourg est magnifique. J’ai adoré m’y balader et je compte bien y retourner très souvent. Mais en fait c’est à Glasgow que je souhaite m’installer, et cela ne tient pas du fait qu’en Anglais le nom de la plus importante ville d’Écosse est bien plus facile à prononcer que celui de la capitale*… À cette annonce, les réactions divergent : 1/ Glasgow ! (avec un regard dubitatif, comprendre « elle me fait une blague ! ») ; 2/ Glasgow ? (avec un regard interrogatif, comprendre « c’est quoi son problème ? ») ; 3/ Glasgow… (avec un petit mouvement arrière de la tête, comprendre « je ne savais même pas que c’était en Écosse… »). Je caricature, bien sûr. Mais pas tant que ça… Glasgow a mauvaise réputation.
*Edinburgh… ne se prononce pas comme ça s’écrit !
Bien sûr, si j’étais rentière, c’est au milieu des Highlands que j’irais m’installer. Mais il me faut trouver du travail, donc m’installer en ville. J’ai découvert Glasgow, tout comme Édimbourg, lors de mon premier voyage et jamais deux villes si proches ne me sont apparues si différentes. J’ai aimé, à Glasgow, me retrouver au milieu d’une ville dans son quotidien. Je n’ai pas eu l’impression d’être dans une bulle touristique exclue de la réalité. J’ai appris à la découvrir en y revenant. J’ai farfouillé, ne suis probablement restée qu’en surface, mais ce que j’y ai trouvé m’a convaincue que cette ville a beaucoup à proposer.
D’un point de vue culturel – qui est mon domaine d’activité – la ville est une pépite. Des festivals tout au long de l’année, des musées, des galeries, des salles de spectacles et lieux de résidence d’artistes. La ville a œuvré pour sa renaissance dès la fin des années 1980 en misant notamment sur ce secteur. Pour les amoureux des vieilles pierres, l’héritage des périodes Victorienne et Édouardienne a beaucoup à offrir. Et puis Glasgow n’est qu’à quelques pas des coins que j’aime, plus au nord, plus à l’ouest…
SI J’IDÉALISE ?
Probablement un peu oui, de la même manière que l’on attend toujours beaucoup de tout ce qui nous arrive de nouveau. Et puis jusque là, je n’ai malgré tout été jamais que voyageuse en ce pays… Je ne m’attends pas à ce que tout soit parfait. Je sais que cela risque d’être plus difficile qu’en France. Il va me falloir réapprendre. Mais je suis de ceux que la routine et les habitudes effraient alors cet état transitoire et toutes les incertitudes ne font que me motiver plus encore !
Toujours est-il qu’à ceux qui me demandent si je ne suis pas un peu flippée par tout ça je répondrai « non », sans aucune hésitation. Que peut-il bien arriver ? Que je me plante, ne me sente pas bien ? Rien de pire que ce qui pourrait arriver en France finalement. Rien de bien différent hormis le fait que c’est en Anglais que je râlerai ! Et si cela arrive, je bougerai !
Voilà où j’en suis à la veille de mon départ ! Cet article était probablement le plus personnel que vous aurez à lire sur ce blog, mais il me fallait marquer ce nouveau départ. Et si cela peut aussi aider d’autres personnes à sauter le pas…
Oh, histoire d’en rajouter une couche… Vous avez aimé ce que vous avez vu sur les photos ? C’est Glasgow, uniquement Glasgow. Oui, c’est chouette ! Et vous n’avez pas tout vu ! Je vous ferai bientôt découvrir tous les recoins de ma ville d’adoption !
PS : Oui, bon, pour qu’on ne me reproche pas une certaine partialité… il pleut peut-être plus à Glasgow qu’à Édimbourg !